Des imageries satellites ont révélées une probable marée noire après l’attaque de quatre navires au large de l’émirat de Fujaïrah, dans le golfe d’Oman le 12 mai.[1] La marée noire a été causée par des dommages importants à l’un des navires, le very large crude carrier (VLCC) Amjad, de la compagnie Bahri.
Cette route maritime est particulièrement critique, puisque Fujaïrah est le seul émirat avec un accès en mer d’Arabie, qui contourne le détroit d’Hormuz, où transit la plupart des exportations des pays du Golfe. Quinze millions de barils de pétrole sont acheminés à travers le détroit chaque jour. C’est l’équivalent de 40 pourcents du pétrole brut mondial. Le plus grand centre de stockage de pétrole brut au monde est également en construction à Fujaïrah.
Plus de 235 barils de combustible de soute se sont déversés de l’arrière du pétrolier durant environ quatre heures suivant l’attaque. Le VLCC saoudien ne transportait pas de cargo au moment de l’incident. Les quatre navires attaqués ont subis des dommages à leur poupe en dessous de la ligne de flottaison, dont deux ont subis des dommages qualifiés de « significatifs ».
La responsabilité de l’attaque n’a toujours pas été revendiquée, et la cause des dégâts ainsi que les armes utilisées restent inconnues. Plusieurs experts ont suggéré la possible utilisation de mines limpet ou de mines navales artisanales, notamment utilisées au cours du conflit voisin au Yémen.[2] Le 14 mai, les Houthis ont revendiqués la responsabilité d’une seconde attaque sur des installations pétrolifères saoudiennes à l’aide de drones. [3]
Bien qu’il soit seulement question d’une marée noire mineure, cet incident illustre parfaitement bien l’interconnexion profonde qui existe entre la sécurité maritime le long des routes maritimes critiques et l’environnement. Des dommages à la coque d’un pétrolier peuvent causer une marée noire majeure et des cas sérieux de pollution marine.
Des préoccupations environnementales similaires existent ailleurs. Dans le Golfe de Guinée, le vol de pétrole non raffiné en mer et des installations de raffinage de fortune constituent une menace réelle pour l’environnement.
Au
large de la corde de l’Afrique, la piraterie démontre également le lien qui
existe entre environnement et sécurité maritime. La pêche illicite (INN) a
épuisée les stocks de poissons, lequel a contribué à son tour à la montée de la
piraterie dans la région au cours des dernières deux décennies.[4]
[1] https://splash247.com/likely-bunker-spill-detected-from-bahri-vlcc-attacked-off-fujairah/
[2] https://www.theguardian.com/world/2019/may/12/uae-four-merchant-ships-reported-sabotaged
[3] https://www.ft.com/content/76728798-7636-11e9-be7d-6d846537acab
[4] https://www.newsecuritybeat.org/2011/03/somali-piracy-shows-how-an-environmental-issue-can-evolve-into-a-security-crisis/